Il y aura bientôt 10 ans avec Tanguy Dumortier, je réalisais « Le réveil des Virunga ». Nous avions alors suivi la formation d’une nouvelle génération de gardes. Des jeunes pleins d’enthousiasme et d’idéalisme, prêts à relever de nombreux défis dans un environnement difficile et dangereux.
Ainsi en 20 ans plus de 200 éco-gardes ont été tués par des braconniers ou des milices. Rien qu’en 2020 15 gardes sont tombés.Le sacrifice de ces hommes a-t-il été vain ?Le documentaire « Au service des Virunga » essaie de répondre à cette question en faisant le bilan d’années d’efforts, de travail et d’investissements pour protéger le parc et surtout préparer l’avenir.Situé aux frontières du Rwanda et de l’Ouganda, le parc des Virunga est confronté depuis des décennies à des problèmes récurrents. Depuis 1994, toute la région du Nord-Kivu est la proie de troubles et de conflits armés. Profitant des désordres, différentes milices sont installées dans et aux alentours du parc.
Elles vivent du braconnage, de la fabrication du charbon de bois, de la pêche illégale et profitent du soutien de pays voisins voire même de certains Congolais.
A ces problèmes s’ajoute une démographie galopante avec comme conséquence des populations qui, en l’absence de véritable autorité envahissent le parc à la recherche de nouvelles terres.
Autre menace, l’exploitation du pétrole au lac Edouard.
Enfin, depuis quelques années, le virus Ebola est présent dans la région. La zone de l’épidémie couvre les 2/3 des Virunga. Le parc cumule donc toutes les difficultés. Mais l’intérêt du film est aussi de montrer que le parc a un avenir. Les Virunga sont un laboratoire qui vise à trouver un équilibre entre protection de la nature et développement économique. La création de centrales hydroélectriques a permis d’amener l’électricité dans des régions isolées ainsi que la création d’entreprises avec à la clef des emplois pour les populations locales. Le pari est de jouer la carte du développement économique comme vecteur de paix.
La route est tracée mais elle est longue et pleine d’embûches.
Toutes ces thématiques seront développées dans le documentaire à travers le prisme du travail des gardes.